Restauration - La peinture Retour

Une partie du matériel, pistolet, cartons de bidons, masques, règle de mesure, diluants, mano etc.


Le support moteur après peinture, elle n'est pas prête de rouler.


Dommage de monter des pneus dessus !


Une porte.


Le masque avant terminé.


L'intérieur de la caisse.


Le coffre.


Argh ! Le refus en train d'être réctifié par un ponçage à l'eau (les gouttes c'est de l'eau).


"Goret© inside". Même pas terminé de peindre l'aile tellement ca m'a énervé.


Coulure sur l'aile AR droite.


L'aile arrière droite finie, drapé oublié.


Ben oui c'est blanc partout.


La caisse, dur dur les ailes ! Qu'est ce que ça doit être sur une américaine ?


L'aile avant posée.
Intro
Autant vous dire tout de suite que ce qui suit n'a pour seule ambition que de vous faire partager mon (in)expérience de la peinture auto. Avant de m'attaquer à mon cab je n'avais que de très vagues notions de peinture mais ça me semblait un bon moyen d'apprendre et de démystifier les techniques.

Je vous passe les détails de la préparation des la carrosserie (débosselage, primaire anti-corrosion, apprêt etc.) C'est un travail long et ingrat, où les couches d'apprêt alternent avec les séances de ponçage pour atteindre une bonne préparation de surface.

Pour la peinture vu mes compétences dans le domaine proches de zéro je me suis orienté vers la technique la plus simple que l'on m'a recommandé, une peinture en 3 couches successives : voile d'accroche, charge et recharge/finition. C'est la théorie en pratique c'est un peu différent.

Les armes du crime sont le blanc Alaska 1304 comme à l'origine pour mon cab, le noir 3000 pour les bas de caisse et autres éléments, et un gris métallisé pour les jantes. Afin d'éviter tout risque d'incompatibilité entre les apprêts et la peinture tout a été acheté auprès du même fournisseur Peintures R-M gamme Quartz.

La stratégie : peindre la caisse et les ouvrants séparément.

Matériel et préparation
Pour réaliser tout ça j'ai investi dans un pistolet pneumatique à gravité Anest Iwata (au nom ça doit être japonais), après de nombreux essais j'ai pu arriver à un bon réglage des buses et du manomètre de manière à avoir une pression constante sans trop de nuage. Autre point important il faut utiliser un épurateur pour filtrer la condensation dans le flux d'air du compresseur.

La routine de ce boulot c'est la préparation diluant D100, durcisseur FR-500, peinture dans les proportions requises, le versage dans le godet et zou c'est parti. Le plus pénible étant de toujours nettoyer intégralement le pistolet (démontage remontage des buses, du chapeau, ou comment devenir un virtuose de l'écouvillon). Toujours aussi vérifier que la cabine de peinture improvisée est toujours propre sans poussière en suspension.

Tout ça nécessite beaucoup de matériel, de protection : masque anti-solvant (la tête de mort avec le libellé "Nocif par inhalation" sur les bidons de solvant vous invitent gentiment à le porter), gants, bâches, l'inévitable compresseur, des conditions atmosphériques constantes, une température d'environ 20~25°C sur plusieurs jours, et bien entendu un grand local ~50m2 bien éclairé sans courant d'air mais ventilé pour éviter l'accumulation des solvants.

Le noir
Pour me faire la main je me suis attaqué au noir. En fait tout ce qui est peint en noir sur une 304 y est passé, du couvre culasse à la traverse AR en passant par le support moteur ou le levier de vitesse. Ca représente des centaines de pièces de toutes tailles mais l'avantage c'est que ce n'est pas de la peinture de haute finition, toutefois les pièces torturées ne pardonnent pas les coulures.

Bref pour une prise en main du pistolet ça permet de doser la gâchette et de bien contrôler le pistolage. J'ai eu quelques déboires au départ comme un problème de peau d'orange, mais vite oublié avec un bon réglage du jet et du débit de peinture ; le plus dur étant de toujours garder une distance constante du support à peindre et en superposant en partie les passes successives, c'est un métier !

Verdict, le noir c'est dur, la moindre grain de poussière est capté par la peinture, après séchage on voit en lumière rasante de nombreuses inclusions. J'ai tout de suite compris que cette teinte n'était pas mon truc, d'ailleurs je m'en suis souvenu parce que bien plus tard j'ai fait peindre le hard-top par un pro. Je m'y suis pris à trois reprises (re-peinture/re-ponçage) pour enfin avoir un beau fini pour les bas de caisse. Pour le séchage sans étuve c'est bien simple il faut être patient c'est sec au toucher en quelques heures, mais seulement manipulable sans risque au bout de 24h.

Le gris
Pour poursuivre mon apprentissage, je me suis attaqué à un jeu de jantes. Mon fournisseur de peinture ne proposant pas la référence Peugeot j'ai trouvé une teinte identique en comparant une jante à son nuancier. Je redoutais la peinture grise métallisée à cause des irrégularités d'aspect.

Les couches très chargées ont été appliquées sans aucun problème avec un ponçage à l'eau au grain fin entre chaque couche.

Le blanc
Après le noir et le gris vient enfin le blanc, croyez moi 3 litres de blanc c'est dur ! Pour commencer je me suis attaqué à l'intérieur des ouvrants puis l'intérieur de la caisse : coffre, habitacle, et enfin compartiment moteur.

L'intérieur c'est long il y a beaucoup de surface à peindre, le bras fatigue, les godets se suivent et se ressemblent (hips!).

Le coffre assez pénible à couvrir il faut se contorsionner dans tous les sens, j'en profite pour vérifier la qualité du brillant et la tension de la peinture sur le bombé des passages de roues, ultimes réglages du jet du pistolet, ça se présente bien pour la suite.

Jusqu'ici pas de gros problème, et je ne suis toujours pas découragé pour réaliser la peinture de la carrosserie. J'entame la fleur au fusil les ouvrants : capot Ok , malle AR Ok, portes Ok, le masque avant No Problem, jusqu'à cette satanée aile AV droite : un refus hideux, et une coulure ignoble sur le dessus de l'aile comme si j'avais appuyé comme un goret sur la gâchette du pistolet.

Pour le refus toutes les précautions d'usage avaient été prises avec un dégraissant, à rien y comprendre ? Résultat grosse séance de ponçage après séchage pour reprendre la coulure et le refus. C'est sournois un refus, la peinture n'adhére pas au support et il y a des dizaines de piqûres profondes jusqu'à la couche d'apprêt.

Pas découragé je m'attaque au dernier morceau de bravoure : la carrosserie extérieure de la caisse. Qui en l'occurrence pour un cab démonté se limite aux ailes et à la face arrière. Prudent je passe une 1ère couche d'accroche aile G, aile D puis masque arrière. Manque de chance j'ai une grosse coulure durant le séchage sur l'aile droite, j'ai dû trop charger, ça se présente comme un drapé horizontal d'une longueur de 30 centimètres au dessus du passage de roue. J'en suis quitte pour un ponçage.

Je laisse sécher et je re-ponçe au grain fin toute la caisse pour préparer les couches suivantes, en fait je n'étais pas tout à fait satisfait de la charge du masque arrière, ayant peur des coulures sur le surplomb j'avais couvert avec une couche trop légère. La peinture finale se passe sans problème, à part une petite coulure en goutte d'eau sur l'extrémité de l'aile arrière gauche au niveau de la pointe de la ceinture de caisse. Je décide de laisser sécher et de corriger ça plus tard après séchage.

Correction des défauts
Pour corriger les petits défauts dus à deux ou trois coulures j'ai eu recours à un ponçage à l'eau environ 1 mois après la peinture. Ca a été réalisé au grain très fin 1200 suivi d'un polissage à la machine rotative montée avec une mousse orange 3M et en utilisant une pâte à polir AbelAuto P5. Le tout est suivi d'un lustrage avec un lustreur 3M Perfect-It, au final on ne voit rien.

Bilan de l'expérience
  • J'aime bien le blanc :)
  • Expérience riche en enseignements.
  • Ca nécessite beaucoup de temps, d'espace et de matériel.
  • Pour couvrir la caisse, les intérieurs, passage de portes c'est aisément réalisable pour un peintre du dimanche.
  • Par contre pour avoir une bonne finition et une qualité constante c'est très très chaud à réaliser. Il faut s'appliquer, nerveux s'abstenir.
  • On comprend mieux les tarifs des peintres auto !

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